Ghozali revient sur l'assassinat de Boudiaf, Nezzar réagit.


Le Général à la retraite Khaled Nezzar n’a pas tardé à réagir aux propos de l’ex-Chef du Gouvernement Sid Ahmed Ghozali, a rapporté Algérie-focus dans une dépêche datée du 23 avril (hier, ndmm). Sur la tribune, “Wakt El Djazaïr”, l’ex-minsitre de la Défense s’est interrogé sur le silence de Ghzozali à l’époque : “Je demande à Ghozali pourquoi ne s’est-il pas présenter devant la Justice pour dire ce qu’il a dit à propos de l’assassinat de Boudiaf ?” (sic, la faute de grammaire est de la rédaction d'Algérie-focus) nous apprend-t-on, toujours dans la même dépêche. 

Ghozali, qui était premier ministre lors de l’assassinat de Boudiaf, a contesté dans un entretien accordé récemment au journal Wakt El Djazair la version des faits retenue par la justice dans cette affaire. Notez au passage, chers telqueliens, que par souci de rigueur intellectuelle, je ne dis pas le président Boudiaf, mais seulement Boudiaf, parce qu’un président digne de ce nom se doit d’être élu au suffrage universel, comme l’exige constitution. C’était juste une parenthèse. Revenons à S.A Ghozali. 

«C’est connu, j’ai décidé de démissionner du Gouvernement après la mort de Boudiaf. Ceux qui n’étaient pas convaincus du choix de Boudiaf à la tête de l’Etat sont derrière cet assassinat» a-t-il déclaré au journaliste qui, face à ces semblants de révélations, a du  feindre, pour ne pas heurter l’ex légume, de tomber de sa chaise. Il n’en reste pas moins que le passage aux aveux de l’ex premier ministre n’est pas sans courage, et qu’il est, pour cette raison, à saluer. Les algériens   sont en droit de rétablir la vérité sur ce qui les a fait crever pendant les années de braises et il y a peu de chances qu’ils y parviennent sans le précieux témoignage des officiels de l’époque. J’espère que, à l’exemple de Ghozali, d’autres ministres et responsables dévoileront ne serait-ce que dans des termes allusifs ce qu’ils ont tu jusque là et qui puisse remettre la vérité sur les crimes atroces commis sous le HCE et sous Zeroual.   

Il y’a beaucoup à dire sur le sujet mais j’ai autre chose à faire : Achever ma nouvelle. 

Enfin, remarquez que dans ses déclarations Ghozali ne cite pas nommément Nezzar. Alors, qui se sent morveux se mouche. 

26 commentaires :

Anonyme a dit…

"Boudiaf et non pas Président Boudiaf.." donc vous serez pret à dire Président Boutef car peut etre lui et le vrai élu du peuple..entre vous et thierry Jones y'a pas grande différence aprés tout,avec tout le respect que je vous dois!!

Nazim Baya a dit…

CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Chapitre I : Du pouvoir exécutif

Art. 71 - Le Président de la République est élu au suffrage universel, direct et secret.
L'élection est acquise à la majorité absolue des suffrages exprimés.

leila a dit…

ils me pompent l'air tous ces vieux schnocks qui se découvrent soudain des âmes de démocrates alors qu'ils ont participé à la curée!!!Et puis je ne suis pas une inconditionnelle de Boudiaf (j'entends d'ici les oh et les ah du bon peuple indigné!)! Alors, qu'ils continuent à aboyer, moi je passe!

Omar a dit…

Je pense que "le bon peuple" se contrefout de votre avis sur Boudiaf. Et même s'il aboie pas après vous, vous pouvez quand même passer!

leila a dit…

ohlala Nazim! ça pète sec dans le coin!!J'en ai les narines qui se pincent!

Anonyme a dit…

En réalité, Boudiaf était président du HCE et non président de la république. Ce qui, à mon humble avis, n'enlève en rien à sa réelle stature de chef d'état.

Mehdi

Omar a dit…

Leila, vos métaphores scatologiques vous remettent à votre place. A bon entendeur...

leila a dit…

Ouille ouille ouille!!!Qu'ai-je donc fait?!!!J'ai touché à l'Icooooneeee!Me voilà transformée en etroooon pour le restant de mes jours!!!Une consolation cependant: je peux (e)trôner à mon aise au-dessus des pâquerettes...et des coucous!

Omar a dit…

Ce que vous faites sur votre (e)trône n’a rien à faire ici. Cessez donc de prendre tel-quel pour le blog de vos humeurs.

JudDy a dit…

Je n'en vois pas l'intérêt, franchement, ce qui est fait est fait maintenant!! Ce n'est pas après des années qu'on va se découvrir dans l'espoir d'apaiser sa conscience ou je ne sais pas..

Nazim Baya a dit…

Je suis contre la censure et je ne souhaite pas y avoir recours. Aussi j’invite les intervenants à faire preuve de plus de retenue dans leurs commentaires.

@Mahdi, Oui tu as raison, Boudiaf a présidé le HCE (comité qui, rappelons-le, a été crée par une manœuvre anticonstitutionnelle) mais selon quelles prérogatives ? Je pense que les pouvoirs qui lui étaient confiés par le vide constitutionnel dépassaient ceux dont eût joui un président élu au suffrage universel. C’est juste une hypothèse que j’émets sans aucune preuve juridique à l’appui parce qu’il existe encore de nos jours, pour la raison que j’ai évoquée précédemment, un flou sur la manière dont fonctionnait le HCE.

@JudDy : Ce qui est fait est fait. Mais les algériens doivent connaitre la vérité. Un peuple qui ne connait pas son histoire est condamné à la revivre. C’est de Marx

JudDy a dit…

Oui! Tout à fait d'accord ! mais il ne fallait pas la cacher & la détourner au premier lieu pour ressurgir après X temps, ça pourrait créer des différends voire même pire!!
On nous doit toujours la vérité, mais est-ce que c'est respecté! C'est eux qui doivent décider quand il faudra connaître la vérité et quand il faudra la cacher!! C'est un peu comme l'état sanitaire de notre Beloved Président.. Mais bon, tout de même, ça serait bien de savoir ce qui s'est réellement passé, mais le mieux aurait été de pouvoir savoir à son propre rythme!

Anonyme a dit…

Mon but n'est pas de discuter de l'inconstitutionnalité du HCE, faudrait alors revenir sur l'arrêt du processus électoral, le putsch, la démission de Chadli, la dissolution du FIS, etc, sujets qui, j'ai cru comprendre, ne déchaînent pas les sentiments les plus tendres sur ce chaleureux blog ;-)
Boudiaf n'était pas responsable de cette gabegie et le fait qu'il ait accepté de revenir à la tête du HCE ne signifie pas pour moi qu'il l'ait cautionnée.
L'Algérie vivait une situation de crise et il est permis de croire que Boudiaf soit revenu pour contribuer à redresser la barre dans la situation qui était celle d'alors, dans un esprit sincèrement patriotique (ex: De Gaulle en France en 58), ce mot dont on nous a tant bassiné les oreilles, mais qui pour une fois sonne clair aux miennes.
Il est difficile de nier qu'en un très court laps de temps, Boudiaf a suscité un grand enthousiasme auprès de la population, par son discours, sa tenue, les gestes qu'il a entrepris, il a montré la stature d'un vrai homme d'état.
Donc, n'enlevons pas à nos compatriotes cette petite fierté, qui n'est en réalité qu'une maigre consolation, de l'appeler au passé «président» Boudiaf.
Au plaisir!
Mehdi.

Nazim Baya a dit…

Il ne fait aucun doute que le seul mobile qui fût derrière le retour de Boudiaf de son exil marocain était l’amour de la patrie, chose que je n’ai jamais remis en cause, mais là n’est pas la question puisque l’enfer est pavé de bonnes intentions. Tu conviendras que, dans une démocratie, ce n’est pas à celui qui aime le plus la patrie que revient la présidence. Le HCE, organe dépourvu de légitimité constitutionnelle et surtout de légitimité électorale, a fait appel à Ait Ahmed en premier lieu pour y siéger en tant que président, mais en démocrate convaincu il a refusé une mission que seul le peuple est en droit de le charger. Comment Boudiaf qui s’est toujours réclamé démocrate et qui a, de surcroit, fait les frais de la dictature par un exile (forcé ?) de 30 années, en est-il arrivé à servir une autre ? Et puis, pour être franc avec toi, je ne pense pas qu’il aurait été capable de nous conduire vers une sortie de crise. Les camps de concentration à Reggane, les rafles dans les mosquées, sont autant d’exactions pratiquées sous Boudiaf. Bien à toi, Nazim.

Anonyme a dit…

Certes le HCE n'avait pas de légitimité électorale et constitutionnelle, mais peut-on reprocher à Boudiaf d'avoir essayé de faire avec les institutions qu'il y avait dans ce contexte. Rester drapé derrière des principes immaculés, c'est très beau, mais il y aussi le principe de réalité et l'histoire politique qui demandent de se salir un peu (voir beaucoup) les mains pour arriver à des fins qui peuvent être nobles (et souvent moins!). On pourrait parler de Thomas Sankara (mais aussi de Pinochet).

En ce qui concerne Ait-Ahmed, je ne suis pas un fin connaisseur de la démocratie suisse.

Sur Reggane et les mosquées, je le laisse répondre lui même (minutes 17 à 25) http://www.youtube.com/watch?v=h02BTEMGCEc

Cordialement,

Mehdi

Allouche a dit…

La démocratie est certes le système de gouvernement le plus sûr pour éviter la tyrannie, mais il faut être plus utilitariste, parfois , quand la situation l'exige, on peut avoir mieux dans par une autre forme de régime, comme dans le cas particulier de Boudiaf, de De Gaulle en 58 ou d'Auguste en -27...

Aussi rendre justice est un devoir envers les victimes, elles ne sont pas obligées de pardonner, ça reste des êtres humains, faut pas l'oublier. Surtout que l'on demande tout à ces victimes là! Aller à la guerre, se serrer la ceinture et travailler plus, il est donc pas étonnant qu'elles montrent les dents des fois...

Nazim Baya a dit…

@Mahdi et Allouche, Oui, la démocratie peut conduire en de rares cas à des catastrophes, mais l'histoire est plus fournie en exemples de dictatures qui ont semé la terreur et le chaos. L'argument que tu fournis Mehdi nous a été longtemps servi par les régimes totalitaires communistes et les Hégéliens de tous bords "tolérer la négativité (Le goulag, les purges politiques ou se salir les mains d'une manière générale) commise à des fins nobles"

Se salir les mains, d'accord, mais jusqu'à quelle limite?

P.S: Merci pour la vidéo, je l'ai visionnée mais le son est de mauvaise qualité, je dois la réécouter. Cependant quelque chose m'a d'emblée frappé, c'est que Boudiaf parle en employant le pronom "nous". "Nous ne voulons pas..." Qui nous?? lol

Bien à vous, Nazim.

Anonyme a dit…

Si défendre l'action de Boudiaf revient à faire l'apologie du goulag et des purges staliniennes, faudrait alors que je révise ma dialectique.

Je ne voulais même pas dire que la démocratie (qui n'est aujourd'hui jamais qu'une démocratie de marché, redescendons sur terre) peut mener en de rares cas à la catastrophe, même si je te le concède, il y a eu la guerre du Vietnam, l'histoire coloniale, la guerre d'Irak, la guerre d'Afghanistan, l'extermination des palestiniens, etc... Je sais qu'on peut faire le décompte inverse.

Mais si on considère que Boudiaf a fait en Algérie en six mois, ce que les gouvernants algériens n'ont pu faire en 20 ans, c'est à dire ne serait-ce que redonner aux algériens un début de confiance en l'action des institutions étatiques, (condition sans laquelle il est même vain de parler de démocratie), pas la peine d'en venir à Hegel.

En effet, le son est pourri, je suis désolé, mais c'est tout ce qui m'est tombé sous la main dans le moment.

Salut mec, à bientôt!

Mehdi

Nazim Baya a dit…

Je ne remets pas en cause la bonne volonté de Boudiaf seulement son action ne s'insérait pas dans le cadre constitutionnel qui aurait été à même de lui conférer plus de légitimité populaire.

J'espèreque tu seras de mon avis sur ce point au moins.

à bientôt.

Anonyme a dit…

Si la question est d'ordre légal, je viens de tomber rapidement sur cette page:
http://www.conseil-constitutionnel.dz/jurisprudence89_14.htm
Tu me diras toujours que ce n'est qu'une farce, la constitution ayant été maintes fois violée depuis et à pages bien écartées et lubrifiées par nos gouvernants 'élus'.

Au plaisir,

Mehdi.

Nazim Baya a dit…

Tu n'es pas sans savoir que Chadli a été poussé à la démission dans le seul but créer cette conjoncture inédite de double vacance de l’Assemblée et de la présidence. La constitution la prévoyait que par la mort du président. Donc magouille, il y' eu, il n'y a pas à discuter la-dessus. Et heureusement que les putschistes n'ont pas été jusqu'à tuer Chadli....

Bien à toi, Nazim.

Anonyme a dit…

Magouille il y a eu, d'accord. Autre paire de manche que de le prouver légalement, puisque tu es légaliste. Je pourrais, pour les besoins de la discussion, faire preuve de mauvaise foi et dire que d'un point de vu strictement légal, la constitution a été préservée. Mais ce serait contre-productif et stupide de vouloir légitimer le projet de reconstruction national de Boudiaf par les intrigues d'une oligarchie inculte et bedonnante.

Au final, si tu veux dire que dans le contexte de l'époque, Boudiaf aurait du rester chez lui, vu le résultat, je suis d'accord avec toi, mais peut-être pas pour les mêmes raisons.

A +!

Mehdi

Nazim Baya a dit…

Mehdi a dit:"e pourrais, pour les besoins de la discussion, faire preuve de mauvaise foi et dire que d'un point de vu strictement légal, la constitution a été préservée." Mais bien sûr que non, voyons!!

La constitution de l'époque prévoie dans son 84ème article (7, 8ème alinés):

"En cas de conjonction de décès du président de la République et vacance de l'Assemblée populaire nationale pour cause de dissolution, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la présidence de la République.

Le président du Conseil constitutionnel assume la charge de chef de l'État dans les conditions fixées aux alinéas précédents du présent article et à l'article 85 de la Constitution."

Or, le président du conseil constitutionnel avait refusé d'assumer cette charge parce que la situation décrite dans l'article en question ne correspondait pas à la réalité du terrain. Et le HCE s'est donc accaparé du pouvoir pendant de longues années....

Anonyme a dit…

Bon, je me retrouve dans la position inconfortable ou j'apparais comme défendant le HCE, alors que c'est Boudiaf qui m'intéresse. Pour revenir à cette 'conjoncture exceptionnelle', dans la déclaration du 11 janvier, le CC: 'déclare qu’il appartient aux institutions investies de pouvoirs constitutionnels, visées aux articles 24, 75, 79, 129, 130 et 153 de la Constitution, de veiller à la continuité de l’Etat et de réunir les conditions nécessaires au fonctionnement normal des institutions et de l’ordre constitutionnel'.

C'est la porte ouverte à toutes les fenêtres, hein. Boudiaf a choisi de jouer le jeu avec ces règles, je ne l'en blâme pas compte tenu du projet dont il était porteur.

P.S: deux longues années, pas de longues années ;-)

P.P.S: encore une fois, je ne suis pas le fils caché de K.N

Nazim Baya a dit…

Deux années au devant de la scène mais beaucoup plus dans les coulisses. Alors que dans le cas de la double vacance la constitution charge le président du conseil (ou le HCE puisque tu en es un défenseur acharnée lol) à assurer l'intérim pour une période maximale de 6 mois (ou 45 jours? à vérifier) le temps d'organiser de nouvelles élections. Alors la constitution a-t-elle été préservée?

P.S: je ne suis pas non plus le fils caché de A.M

J'espère qu'on aura l'occasion de se voir cet été et on en rediscutera.

Omar a dit…

A Leila: Je tiens à m'excuser pour mon agression verbale à cause d'une boutade sur le petit peuple qui j'en suis sûr n'était que de l'humour.

Sans rancune, et en espérant vous revoir bientôt sur Tel Quel.