Comment éviter légalement le service militaire?


J’ai sous mes yeux encore appesantis de sommeil l’ordonnance n° 74-103 du 15 novembre 1974 portant code du service national. Rassurez-vous, la fureur de mon pédantisme congénital qui m’a certes fait lire ‘le traité de désespoir’ de Søren Kierkegaard    n’a pas encore atteint ce seuil paroxystique où il m’aurait semblé opportun que je m’abonnasse à  la SGG (secrétariat général du gouvernement), organisme chargé de la rédaction,   parution et distribution du journal officiel de la république algérienne démocratique et populaire, en vue de me mettre au courant  chaque matin au réveil. Si je survole le document très mal dactylographié, sans doute à cause du rationnement dont faisait l’objet les cartouches d’encre par ces temps de disette institutionnalisée (l'ordonnance parut en 1974), c’est que je cherche un moyen légal pour échapper au devoir sacro-saint de la conscription. Pourquoi ? Eh  bien, à dieu ne plaise qu’en vous répondant de la sorte je veuille poliment vous signifier que cela ne vous regarde pas, mais parce que JE NE VEUX PAS.

Mais puisque vous y tenez, chers lecteurs, laissez-moi  vous donner la raison de ma désertion future en l’étayant  costaudement de quelques insanités législatives relevées ça et là au fil de ma lecture et dont la grossièreté par son évidence quasi euclidienne constitue immanquablement une insulte à l’intelligence humaine. Permettez-moi donc de vous lire le code en question en le purgeant de toutes   ses locutions circonvulutives afin de mieux en dégager la nullité   :

Journal officiel de la république algérienne 10 décembre 1974, Lois et ordonnances. Ordonnance n°74-103 et cetera et cetera. AU NOM DU PEUPLE, notez les majuscules au passage s’il vous plait, le chef du gouvernement, président du conseil des ministres, vu les ordonnances n° et n° et ainsi de suite, ordonne : que ceci que cela et patati et patata et mon cul sur la commode. Fait à Alger le 15 novembre 1974. Signé : Houari Boumediene.    

Alors ? N’avez-vous rien relevé ? (à suivre)

7 commentaires :

leila a dit…

qu'est-ce qui te gêne? l'antinomie entre au nom du peuple et ordonne? ce sont des formules consacrées...c'est sûr que ce au nom du peuple est une incongruité vu la qualité du signataire à la place de boumediene j'aurais plutot écrit: au nom de moi Rabkoum en personne!

leila a dit…

Il fut un temps où je lisais régulièrement le JO rubrique: demande de changement de nom. C'était d'un savoureux!!!!

Nazim Baya a dit…

@Leila; Je ne soufflerai mot sur ce qui me dérange dans cette ordonnance puisque ça fera l’objet de mon prochain billet lol. Ceci étant dit, une formule consacrée ne veut pas dire qu’elle doit être vide de sens.

@Lila; Qu'il soit mort ou vivant cela importe peu, par contre la manière dont il a eu accès à ses fonctions qui constitutionnellement parlant lui donne le droit de parler au nom du peuple, voilà qui pose problème.

Mais ce n'est pas la constitution qui est remise en cause dans mon billet, il ne s'agit que d'une ordonnance, modifiable et abrogeable à souhait.

Enfin, toute constitution peut être changée, fut-elle celle des états-unis.

Nazim Baya a dit…

@Leila; tu voulais changer de nom??

leila a dit…

lol! non seulement lire la liste des noms farfelus que les algériens se donnaient croyant ainsi se payer la tronche des 1ers officiers français d'état-civil! Ce sont leurs descendants qui se sent retrouvés affublés à vie de patronymes à dormir debout!!! Il y en a qui frôlent la pornographie tellement ils sont explicitement obscènes!

Nazim Baya a dit…

tu connais l'histoire de monsieur Zarbia??

leila a dit…

ah non celle-là a échappé à mon savoir encyclopédique! Raconte!