Hier au soir en faisant ma revue de presse, parce qu’il m’arrive de travailler sérieusement quand ma douce léthargie sabbatique m’en laisse le temps, je ne fus pas peu surpris de découvrir que les algériens étaient en colère. Très en colère. Ou c’est ce qui ressortait du moins de la presse écrite où la valeur des informations qui y circulent est en corrélation directe avec la qualité du papier qui les porte, papier qui, rappelons-le, est autant dédaigné par les diarrhéiques chroniques que par les vendeurs de cacahuètes. Les premiers le trouvent trop rêche pour leurs rondelles, les seconds trop souple pour leurs cornets. Je vous rapporte tel quel les titres de la page Actualité du quotidien El Watan dans son édition électronique du 5 avril (avant-hier, ndmm). Jugez par vous-même, chers telqueliens :
Sit-in devant le ministère de l’habitat
Sit-in des médecins devant la présidence
Les étudiants malmenés (Boumerdes)
Le SAP maintient le mot d’ordre de grève illimitée
La révolte se propage
Les habitants de la cité Sidi M’hamed bloquent la route
Cité Auzas (Annaba) : Les habitants bloquent la route
Le rectorat saccagé (Bejaïa)
Les algériens sont en colère. On ne pourra pas me dire le contraire. Mais pourquoi le sont-ils ? Question très pertinente dont je me soucie comme de colin-tampon mais à laquelle, pour les besoins du métier, je vais faire semblant de m’intéresser. Connaissez-vous Maurits Cornelis Escher chers telqueliens ? Non ? ça ne m’étonne pas.
Maurits Cornelis Escher (1898 - 1972) est un artiste néerlandais, très connu par moi et par Wikipedia. Dans l’une de ses mirobolantes œuvres, il cherche à créer à partir d’une situation simple une spirale redondante où la situation de départ se répète à l’infini. Ainsi dans la figure ci-jointe (à droite) la main gauche dessine la main droite qui elle-même dessine la main gauche qui elle-même dessine la main droite qui dessine la main gauche qui dessine la main droite etc….
Pareil. L’algérien est en colère parce qu’il trouve qu’il est sous-payé. Alors, il ne veut pas travailler plus que ce que l’état lui verse en guise de rémunération. Mais l’état ne veut pas rémunérer l’algérien plus que ce qu’il travaille et l’algérien ne veut pas travailler plus que ce que l’état lui verse qui ne veut pas payer plus que ce que l’algérien travaille….... Ça me donne déjà le tournis, pas vous?
5 commentaires :
Quand j'y songe
mon coeur s'allonge
comme une éponge
que l'on plonge
dans un gouffre
plein de soufre
dont je souffre
quand j'y songe
mon coeur s'allonge
etc...
bah qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ?
Malheureusement, c'est vrai!
Mais le pauvre algérien, on le plaint ce pauvre algérien parce qu'en plus du fait qu'il ne sait comment réagir quand il est (ou il se sent) consenti, il pense beaucoup au repos & à la détente; rien de mieux que de se prendre des journées d'inaction comme ça.. Il se trouve forcément dans un cercle vicieux, infini.. Peut-on le blâmer aussi! peut-être qu'il n'est pas la personne qui devrait prendre sur elle, ou alors, au contraire, c'est carrément la personne qui devrait se bouger pour accomplir un truc aussi minuscule soit-il! On ne saura peut-être jamais...
C'est la patience de ses ouvriers qui fait la puissance et la richesse des nations. Même si ce n'est pas juste, il n'en reste pas moins que ça a toujours été au peuple de se sacrifier...
AMINE DU MADORE :
pti hna sa7 3jebtni
Enregistrer un commentaire