Des versets coraniques sur un corps nu, quelle horreur!!


Une image montrant le corps nu d’un artiste sur lequel des versets coraniques sont projetés grâce à un jeu de lumière a suscité une polémique à quelques jours d’une foire d’art à Marrakech, au sud du Maroc. C’est l’artiste franco-marocain, Mehdi Georges Lahlou, qui est l’auteur du cliché à l’origine du scandale dont la presse marocaine s’est largement fait l’écho à quelques jours de l’ouverture de la Marrakech Art Fair, la plus importante foire d’art contemporain du Maroc. 


Si, en Europe,  le débat sur les limites de la liberté de la création artistique semble avoir été tranché, du triple point de vue religieux, moral et esthétique, tout au long du XXème siècle, il n’en va pas de même dans le monde arabo-musulman où l’interdit religieux pèse encore comme une chape de plomb sur toutes les productions intellectuelles, de quelque nature qu’elles soient, l’art n’étant ici que l’épiphanie d’un phénomène plus généralisé. 


Fouad Bellamine, un autre plasticien marocain, avait également connu, en 2010, lors d’une exposition  au Musée San Pedro museo de Arte de la ville de Puebla au Mexique, la réprobation du public musulman. L’œuvre en cause : un photomontage, inspiré de l’Origine du monde de Courbet, où l’on voit (l’on ne voit pas plutôt), caché derrière un dôme, le sexe d’une femme. 


L’issue du débat, si tant est que la controverse actuelle laisse place à un débat digne de ce nom, nous éclairera à plus d’un titre sur la nature du printemps arabe que d’aucuns croient qu’il est l’expression de profondes mutations intervenues  depuis quelques années dans les sociétés arabes et qu’il serait de ce fait, laïcisant.  Que nenni !  Aux dernières nouvelles, l’œuvre de Mehdi Georges Lahlou, faisant l’objet du scandale, n’a pas été retenue, mais il y a quand même dans toute cette histoire un point positif. L’artiste n’a pas (encore) été assassiné. Pas encore.

7 commentaires :

Allouche a dit…

Les artistes Arabes devraient au contraire bénir cette "chape de plomb" qui leur permet à moindres frais, et tous les jours que dieu fait, de faire parler d'eux...!

Anonyme a dit…

Sur la liberté d'expression artistique en Europe, il existe encore un tabou "religieux" qu'il n'est pas permis de transgresser: le dogme de la sainte Shoah.

Plaisir de te relire.

Mehdi

Nazim Baya a dit…

@Allouche, encore faut-il qu'ils aient le loisir de la bénir, la mort qui les guettent ne leur laisse pas beaucoup de temps.

@Mehdi, je suis tellement d'accord avec toi (une première lol)que je ne trouve pas à redire. Au plaisir, mon ami.

Allouche a dit…

Je pense que tu t'enflammes un peu en pensant que ces "artistes" peuvent être ou même pensent à devenir des martyrs.
Je voudrais bien d'ailleurs, en reprenant le très bon commentaire de Mehdi, voir une stat sur la proportion de blasphémateurs radicaux, d'artistes désintéressés finalement.

Red ~ Violin a dit…

Bonjour, j'aime absolument l'art, l'art exprime ce qui est inaccessible aux mots. Je ne comprends pas l'idée de cet œuvre là, qu'est ce l'artiste veut transférer exactement ? il faut distinguer ceux qui veulent juste "inciter" et ceux qui ont un but plus noble que celui-ci.
Mais est-t-il facile de révéler certaines intentions ?

Anonyme a dit…

On garde la polémique pour un prochain post, je viens de lire ton adaptation de Yamina. Super!

A+

Mehdi

Nazim Baya a dit…

@ Allouche, les artistes à qui on a promis de faire la peau pour des oeuvres déclarés blasphématoires sont nombreux, Rushdi pour les versets sataniques, les caricaturistes du prophète et puis le cinéaste hollandais Van Gogh qui a été assassiné à cause d'un court métrage.

@ Red-violin; il me semble que l'art n'a plus pour but le noble et encore moins le Beau depuis Duchamp. je parle en amateur d'art il se peut que je me trompe.

@ Mehdi; J'ai gardé mes gants de pugilistes rien que pour toi lol

Merci d'être passé les amis, à bientôt.