Demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU, l'autre 11 septembre.





Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé hier, dans un discours télévisé, qu'il présenterait la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité, signifiant, de ce fait, son refus de céder aux pressions de Washington qui a multiplié, depuis l’annonce par l’autorité palestinienne de sa volonté d’intégrer l’assemblée onusienne en tant qu’état membre, les déclarations hostiles à ce projet. 

Bien que cette démarche n’ait aucune chance d’aboutir, les États-Unis, membre permanent au conseil de sécurité, ayant affirmé à maintes reprises leur intention d’y opposer leur veto, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle présenterait, si elle devait être menée à son terme, à tout le moins, un intérêt : 

Celui de mettre à nu la vacuité des vœux émis par le président Obama lors de son fameux discours prononcé à l’université d’Al Azhar, au Caire,  en Juin 2009, où il assurait que « L'Amérique ne tournera pas le dos à l'aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un État à lui » et de préciser que « la seule résolution consiste à répondre aux aspirations des uns et des autres en créant deux États, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun dans la paix et la sécurité. C'est dans l'intérêt d'Israël, dans l'intérêt de la Palestine, dans l'intérêt de l'Amérique, dans l'intérêt du monde. C'est pourquoi je compte personnellement poursuivre un tel aboutissement avec toute la patience et le dévouement qu'exige cette tâche." Fichaises !! 

Un niet de la part des américains au conseil de sécurité entérinerait une volte-face opérée dès le mois de février quand l'administration Obama a mis son veto pour empêcher que le Conseil de sécurité de l'ONU ne vote une résolution réclamant une condamnation de la colonisation israélienne. 

Enfin, qu’on me permette une comparaison qui, à mon avis, fait sens dans la mesure où, Ben Laden,  par les attentats du 11 septembre, sommait, d’une manière ou d’une autre, les États-Unis d’assumer de facto 60 ans de politique étrangère pro-israélienne,  cette requête fonctionnerait, toutes proportions gardées, comme un autre 11 septembre  :  Par cette manœuvre diplomatique les palestiniens forcent de la plus belle manière les États-Unis à reconnaitre ouvertement leur implication dans le conflit non pas en tant que médiateur mais en tant que belligérant à part entière. 

Rappelons qu’à ce jour, l'État de Palestine revendiqué par la déclaration d'Alger est reconnu par 117 pays membres de l'ONU sur 192, et que son statut à l'ONU se situe entre celui d’«observateur» et celui de «membre», mais sans droit de vote.

3 commentaires :

Allouche a dit…

"La diplomatie sans les armes est comme la musique sans les instruments" disait le vieux Frédéric II de Prusse. Une preuve de plus, s'il en fallait une, pour démontrer l'impuissance du droit face aux armes. C'est pour ça que tu devrais être plus gentil avec l'Armée! ;)

Nazim Baya a dit…

Tu aurais pu citer aussi la fable du loup et de l'agneau, sinon, je remarque que tu n'en rates pas une pour me rappeler que j'ai les militaires à mes trousses. Attention les représailles!!

Allouche a dit…

Oui mon agneau! :p